La construction au féminin, avec Marie-France Côté-Nolet

Mar 13, 2025

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Coach des Rénos et designer d'intérieur, je vous partage ici ma passion pour le design durable et évolutif.

Catherine Thibault

Sur le podcast Réno, Déco et Design, j’ai eu le plaisir d’accueillir une femme inspirante : Marie-France Côté-Nolet, fondatrice des Filles de la construction. Cette communauté grandissante offre aux femmes des formations et du coaching pour naviguer le monde de la rénovation et de la construction avec confiance et compétence.

Lors de notre échange, nous avons abordé un sujet qui me tient particulièrement à cœur : l’empowerment féminin dans un domaine encore largement dominé par les hommes. Et qui mieux que Marie-France pour en parler ? Son parcours est une véritable leçon de résilience et de détermination.

Tout a commencé avec son propre projet de rénovation en 2020, une aventure qui, au départ, était loin d’être simple. Sans expérience dans le domaine, elle s’est heurtée à des obstacles que bien des femmes rencontrent sur un chantier : manque de reconnaissance, difficultés à se faire entendre, erreurs coûteuses… Plutôt que de se laisser décourager, elle a transformé cette expérience en moteur de changement.

Dans cet article, découvrez comment Les Filles de la construction est né, comment Marie-France a surmonté les défis de la rénovation et pourquoi il est essentiel que les femmes prennent leur place dans ce secteur. Une discussion inspirante et enrichissante, qui, je l’espère, vous donnera l’élan de mener vos propres projets avec assurance et autonomie.

Les défis des femmes dans la construction et la rénovation

Lors de notre échange, Marie-France Côté-Nolet a mis en lumière plusieurs défis majeurs auxquels les femmes font face lorsqu’elles se lancent dans un projet de rénovation ou de construction. Parmi eux, trois ressortent particulièrement : le manque de confiance, la difficulté à trouver un entrepreneur fiable et l’estimation souvent erronée des coûts réels des travaux.

Un manque de confiance qui impacte tout le processus

La plupart des femmes qui entreprennent un projet de rénovation arrivent avec un stress énorme dû à leur manque de connaissances techniques. Elles se retrouvent dans une posture de négociation désavantageuse, où elles hésitent sur leurs besoins et ont du mal à exprimer clairement leurs attentes. Résultat ? Elles peuvent être perçues comme des clientes “difficiles”, ce qui peut entraîner une augmentation des coûts et une crainte légitime de se faire avoir.

C’est là que la communauté Les Filles de la construction joue un rôle clé. En leur offrant les outils et les connaissances nécessaires, elle permet aux femmes de reprendre le contrôle de leurs projets, d’évaluer plus sereinement leurs options et de faire des choix éclairés.

Le piège des soumissions trop basses

Un autre défi majeur est la difficulté à trouver un entrepreneur de confiance. Trop souvent, le réflexe est de choisir la soumission la moins chère, sans se méfier des stratégies de certains entrepreneurs qui commencent avec un prix alléchant, pour ensuite multiplier les extras en cours de chantier. Ce phénomène, appelé low-ball soumission, peut transformer un projet initialement budgété à 120 000 $ en une facture finale de 250 000 $.

Ce type de pratique met en péril l’équilibre financier des familles, qui doivent alors trouver des fonds supplémentaires en pleine rénovation, souvent dans des conditions stressantes. Marie-France insiste sur l’importance d’obtenir plusieurs soumissions, d’analyser en détail les propositions et surtout, de faire confiance à son intuition. Si le contact humain ne passe pas avec un entrepreneur, mieux vaut chercher ailleurs.

L’estimation des coûts : un enjeu clé pour éviter les mauvaises surprises

Enfin, l’un des aspects les plus sous-estimés est la difficulté à bien évaluer le coût réel des travaux. Les matériaux, la main-d’œuvre et les imprévus font rapidement grimper la facture. Beaucoup de gens imaginent que leur projet coûtera 80 000 $ ou 100 000 $, alors qu’en réalité, un entrepreneur sérieux l’évaluera plutôt à 200 000 $.

D’où l’importance d’une planification rigoureuse. Il faut savoir prioriser, adapter ses choix en fonction du budget et surtout, entrer dans un projet en ayant pleinement conscience des dépenses à prévoir. Comme le rappelle Marie-France, “Il n’y a rien qui coûte plus cher que de travailler avec le mauvais entrepreneur ou le mauvais professionnel pour soi.”

La place des femmes dans la construction : un changement en cours ?

Dans l’industrie de la construction au Québec, les femmes représentent à peine 3,4 % des travailleurs. Un chiffre qui peine à évoluer malgré les efforts pour rendre ce milieu plus inclusif. Alors, la mentalité a-t-elle changé ?

Si certaines femmes ont eu la chance de collaborer avec des entrepreneurs respectueux et pédagogues, la réalité demeure que l’accès à ce secteur reste semé d’embûches. L’un des grands défis réside dans l’absence de barrières à l’entrée : n’importe qui peut obtenir une licence avec quelques soirées de formation, ce qui engendre une disparité importante dans la qualité des services offerts.

Le véritable enjeu, cependant, réside dans l’information et la préparation. « Knowledge is power » – les connaissances sont le pouvoir. En rénovation comme en construction, celles qui maîtrisent les bases des processus, des coûts et des bonnes pratiques s’arment contre les imprévus et les abus. Elles prennent le contrôle de leur projet, posent les bonnes questions et savent reconnaître un professionnel compétent.

D’ailleurs, un constat frappant émerge au sein des formations dédiées aux femmes : au départ, beaucoup se sentent anxieuses, perdues face aux soumissions contradictoires ou au manque de réponses des entrepreneurs. Mais une fois outillées, elles deviennent confiantes, capables d’évaluer et de choisir la bonne personne pour réaliser leur projet.

Ainsi, le véritable changement de mentalité ne viendra pas seulement de l’industrie, mais aussi des clientes elles-mêmes. Plus elles seront informées, plus elles prendront leur place et exigeront le respect et la transparence qu’elles méritent.

Rénover en harmonie : le pouvoir des travaux manuels

Quand on pense à la rénovation, on imagine souvent un projet stressant, un tourbillon de gestion, de fournisseurs à contacter et d’entrepreneurs à coordonner. Mais si, au lieu de subir cette charge mentale, on prenait une approche différente ?

Et si, au lieu de modeler notre vie autour d’une maison conçue trop rapidement, on créait notre espace en fonction de notre quotidien, de nos besoins réels ? C’est précisément là que les travaux manuels prennent tout leur sens.

On croit souvent, à tort, qu’il faut être grand et fort pour manier les outils et faire de la construction. Mais en réalité, la plupart des tâches demandent surtout de la minutie, de la patience et une bonne planification. Poser du carrelage, peindre, installer un plancher… Ce sont des gestes accessibles qui, en plus, offrent une satisfaction immense.

Beaucoup de femmes qui se lancent dans leurs propres travaux découvrent un sentiment de maîtrise et d’indépendance. Elles prennent confiance en elles, deviennent plus exigeantes envers leurs entrepreneurs et développent une nouvelle relation avec leur maison. Elles ne subissent plus les délais et les imprévus : elles prennent le contrôle.

Mais surtout, ces travaux deviennent un moyen de se recentrer. Là où la gestion d’un chantier peut être anxiogène, le travail manuel apaise. C’est un moment de méditation active, où l’esprit se vide et où chaque geste ancre dans le présent. Ce que l’on croyait être une tâche stressante se transforme en un équilibre, une manière de relâcher la pression et de rétablir une répartition plus juste des rôles dans un projet de rénovation.

Parce qu’après tout, harmoniser sa maison, c’est aussi harmoniser sa façon d’y vivre et de la créer.

Réussir sa rénovation en toute confiance

L’empowerment des femmes dans le domaine de la construction passe par la connaissance et la préparation. Savoir quoi demander, comment choisir son entrepreneur et bien estimer son projet sont des compétences essentielles pour éviter les pièges. Grâce à des ressources comme Les Filles de la construction, les femmes peuvent aborder leurs rénovations avec assurance et transformer leurs projets en véritables réussites.

Choisir un professionnel pour ses rénovations ne devrait jamais être basé uniquement sur le prix. Il est essentiel de sélectionner des experts en fonction de leur expérience, de leur approche et de leur capacité à comprendre votre projet. En rencontrant et en échangeant avec plusieurs experts, vous pouvez identifier ceux qui comprennent réellement vos besoins et avec qui vous avez un bon feeling. Une fois ce lien établi, vous obtiendrez souvent des offres plus justes et plus alignées avec votre projet. À l’inverse, si vous multipliez les demandes de prix sans relation préalable, les professionnels risquent d’estimer leurs offres à la hausse par précaution, ou à la baisse, en sachant qu’ils réajusteront plus tard.

Construire des relations solides avant de parler budget, c’est s’assurer d’une base saine pour votre projet. Comme une maison bien bâtie repose sur des fondations solides, une rénovation réussie repose sur des échanges clairs et sincères avec les professionnels impliqués.

Et ce besoin de clarté et de communication ne s’arrête pas là. La rénovation est un processus émotionnel, où chaque décision a un impact direct sur votre espace de vie et votre quotidien. Or, trop souvent, les relations entre clients et entrepreneurs souffrent d’un manque de transparence. Les propriétaires ne savent pas toujours exactement ce qu’ils veulent, et les professionnels ne prennent pas toujours le temps d’expliquer les impacts de chaque choix. Ce flou crée du stress, des incompréhensions et parfois des pertes de confiance.

Conclusion

Le message est clair : vous êtes capables, vous pouvez le faire. Que ce soit pour gérer un projet, apprendre de nouvelles compétences ou bâtir une relation égalitaire avec les entrepreneurs, chaque femme a sa place dans l’univers de la construction. L’essentiel est de bien s’entourer, d’acquérir les connaissances nécessaires et de s’appuyer sur des communautés solidaires comme Les Filles de la Construction.

Dans cet espace d’entraide, les femmes ne sont pas seulement accompagnées dans leurs premiers pas, elles construisent un réseau durable où elles peuvent, à leur tour, soutenir celles qui se lancent. C’est une véritable chaîne de transmission et de partage qui se crée, transformant le visage de la construction, un projet à la fois.

Si vous êtes prête à franchir le pas, sachez que des ressources gratuites, des formations et une communauté engagée sont là pour vous aider. Parce qu’au final, la construction, c’est aussi bâtir la confiance et l’autonomie des femmes dans un domaine qui leur appartient tout autant qu’aux hommes.

Alors, pourquoi pas vous ?

Avec gratitude,

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